Fraude par courriel : Juste pour rire obtient un dédommagement

Victime d’une fraude par courriel, le Groupe Juste pour rire est parvenu à négocier un dédommagement important malgré la part de responsabilité apparente de son personnel dans cette affaire.

• À lire aussi: La liquidation du Groupe Juste pour rire va bon train

PricewaterhouseCoopers (PwC), qui agit comme contrôleur dans le dossier de restructuration du Groupe Juste pour rire (JPR), révèle dans son plus récent rapport d’étape que l’entreprise a pu bénéficier d’une entente à l’amiable de 352 224$, à la suite d’une fraude bancaire dont elle a été victime l’an dernier.

On se souviendra que de février à avril 2023, soit avant qu’il se trouve au bord de la faillite, le Groupe JPR s’est fait dérober la rondelette somme de 813 657$ au moyen d’une fraude classique par courriel, mieux connue sous l’expression anglophone de spoofing.

L’actuel président exécutif et chef de la direction financière de Juste pour rire, Alain Boucher.


Photo Martin Jolicoeur

Les fonds d’abord destinés à L’Équipe Spectra et evenko, deux sociétés de la famille Molson, actionnaire du producteur de spectacles et de contenus humoristiques, se sont ainsi retrouvés par mégarde dans les coffres d’un compte de la Banque TD. L’identité du titulaire de ce compte n’a encore jamais été révélée.

On sait toutefois maintenant qu’une «entente hors tribunal», intervenue selon PwC avec les procureurs du «propriétaire du compte bancaire TD où les fonds étaient détenus» a permis à Groupe Juste pour rire de récupérer récemment quelque 350 000$. C’est, somme toute, un peu plus de 40% du montant qu’elle s’est fait subtiliser dans cette histoire.

Bras de fer

Reste à voir quel montant de cette somme pourra être redistribué aux créanciers de l’entreprise actuellement sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC).

C’est que, selon les explications du contrôleur, le cabinet d’avocat mandaté par JPR (Blakes, Cassels & Graydon) ne lui aurait encore transféré que 286 517$, sur les 352 224$ attendus.

Christian Bourque agit à titre de contrôleur dans le dossier de restructuration du Groupe Juste pour rire.


Photo Stevens Leblanc

Les 65 686$ manquants correspondraient aux honoraires pour services passés rendus par Blakes (octobre 2023 à février 2024), une façon de faire que PwC conteste. En date du 26 avril, la question faisait toujours l’objet de négociations entre Blakes et Davis, le procureur du contrôleur.

Pièce par pièce

Le Groupe Juste pour rire a perdu 7,9 millions de dollars en 2023, après avoir empoché un profit de 1,1 M$ l’année précédente.

Au bord de la faillite, ses créances s’élevaient à quelque 50 M$ en mars 2024, au moment de se placer à l’abri de ses créanciers.

Un processus de mise en vente de ses entités est en cours. On s’attend pour l’heure à ce que l’ensemble des procédures soient complétées d’ici la fin mai.