Tournoi des Maîtres: le tour du parcours en six points fascinants

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Le mythique parcours de l’Augusta National renferme plusieurs secrets et d’innombrables faits saillants y ont eu lieu au cours de son histoire.

Normale 72

Aller : 36 / 3775 verges

Retour : 36 / 3780 verges

7555 verges

no1 : Départ intimidant et stressant


Tournoi des Maîtres: le tour du parcours en six points fascinants


Photo fournie par Chris Trotman/Augusta National

C’est peut-être l’interminable tapis vert foncé qui est déroulé sur plus de 310 verges devant les golfeurs, le sable blanc brillant à la droite de l’allée, la horde de spectateurs attroupés autour du tertre ou le poids de l’histoire du tournoi qui font en sorte que le premier coup de départ figure parmi les plus intimidants du monde du golf. La normale 4 de 445 verges fait frissonner l’élite depuis des décennies. L’an dernier, Jon Rahm y avait inscrit un double boguey dès le départ pour ensuite aller enfiler le veston vert trois jours plus tard. En 2016, le grand Ernie Els en avait bavé sur le vert ondulé en exécutant pas moins de six roulés. Il avait finalement inscrit un 9 à sa carte, le plus haut score à y être enregistré dans l’histoire du Masters.



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Photo fournie par Masters Images

no10-11-12 : Un enchaînement sans merci


Tournoi des Maîtres: le tour du parcours en six points fascinants


L’imposante fosse de sable située au beau milieu de l’allée du 10e trou sur le parcours du club de golf Augusta National, en Géorgie, mesure près de 60 verges de longueur. Elle est placée à une centaine de verges du vert. COURTOISIE MASTERS IMAGES


Photo fournie par Masters Images

Avant d’arriver au fameux Amen Corner, les golfeurs doivent affronter les deux fanions les plus difficiles du parcours. Dès le début du retour, la longue normale 4 de 495 verges en descente du 10e fanion vient au second rang de l’histoire avec un score moyen de 4,299 coups. Jamais, en 87 ans, le plateau n’y a affiché un score à égalité ou sous la normale. D’ailleurs, avant 1935, le 10e était le trou initial du parcours.



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Photo AFP

Vient ensuite le 11e fanion, une étroite normale 4 au départ de 520 verges dont le vert est protégé par un étang. Celle-ci affiche un score moyen de 4,303 coups. La meilleure moyenne, 4,064 coups, remonte à 1995. Ce fanion est reconnu pour la victoire de Larry Mize de l’édition de 1987. En prolongation, il avait réussi une incroyable approche coupée de 140 pieds pour ne battre nul autre que Seve Ballesteros et Greg Norman.



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Photo AFP

L’enchaînement des fanions 10 à 12 regroupe trois des quatre trous les plus difficiles.

no12 : Golden Bell: Une fresque figée depuis 1965


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Photo AFP

En plein cœur du Amen Corner, considéré comme la cathédrale du monde du golf, la populaire normale 3 de 155 verges se veut le lieu de prédilection pour mettre la main sur le veston vert ou, au contraire, y anéantir tous ses espoirs. Parlez-en à Jordan Spieth (2016) ou Francesco Molinari (2019)! Surnommé «Golden Bell», cet endroit est un véritable chef-d’œuvre qui a résisté au temps. Hormis le réaménagement du tertre en 1965, Golden Bell est resté figé dans les années 50 quand le vert avait été allongé de 18 pieds à la droite.

L’endroit s’est par contre embelli avec le temps alors que le vert est entouré de florissants rhododendrons. Le Nelson Bridge enjambe le Rae’s Creek, ruisseau où le diable règle ses comptes avec les golfeurs trop téméraires ayant aussi une dette envers lui.



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Photo AFP

no3, no8, no14 : Ils résistent au temps


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En bordure du 3e trou du parcours du club de golf Augusta National, les golfeurs doivent jouer de précision pour éviter les fosses et placer leur balle près du fanion. PHOTO COURTOISIE D’ARCHIVES


Photo François-David Rouleau

Bien peu de fanions du club de golf Augusta National ont résisté à l’épreuve du temps. Près de la moitié des 18 trous ont été prolongés depuis 2010 afin de s’adapter à la technologie et à la puissance des golfeurs. Mais les fanions no 1, 3, 7, 8, 14 et 17 n’ont pas bronché depuis plus de 15 ans. Du lot, la courte normale 4 du 3e, d’une distance de 350 verges, est la seule qui n’a pas été allongée depuis l’ouverture du club en 1933. Les architectes MacKenzie et Jones ont toujours cru en sa perfection. Au 14e rang des fanions les plus difficiles, le 3e affiche une moyenne de 4,06 coups. Ce qui n’a pas empêché Douglas B. Clarke d’y inscrire un 8 lors de l’édition de 1980. Bien que courte, sortir les gros bras pour claquer une bombe dès le tertre de départ n’est pas la solution. Bryson DeChambeau en sait quelque chose. Mieux vaut frapper à court des fosses au centre de l’allée, à environ 230 verges du tertre, pour s’offrir un plein coup de cocheur pour attaquer le fanion sur une surface glissant de droite à gauche.



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Photo AFP

no17 : La tempête de verglas, déjà 10 ans


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Le pin Eisenhower était placé à environ 210 verges du tertre de départ du 17e. D’une hauteur de 65 pieds et âgé de plus de 100 ans, il fut coupé en 2014 après une tempête hivernale qui l’avait lourdement endommagé, notamment en raison du verglas.


Photo AFP

Près de 60 ans après avoir milité pour y passer la hache parce qu’il le frappait trop souvent, le président Dwight D. Eisenhower aura réussi à éliminer le gigantesque pin à l’encens situé à environ 210 verges du tertre du 17e. Il aura fallu deux tempêtes hivernales coup sur coup, en janvier et février 2014, pour en avoir raison. Le 28 janvier, le sud-est des États-Unis était frappé par «Snowmaggedon» qui avait paralysé la Géorgie avec ses 5 à 10 centimètres de neige et de verglas selon les endroits. Les enfants avaient couché à l’école et les conducteurs avaient délaissé leur véhicule sur les routes. Deux semaines plus tard, une autre tempête du nom de «Nor’Easter» avait frappé. Il s’agissait d’une tempête hivernale de catégorie 4 selon la NOAA. En raison de la neige et du verglas, plus de 1,2 million de foyers, dont près de 80% de la population d’Augusta, étaient plongés dans le noir durant près d’une semaine en Géorgie et en Caroline du Sud, qui avaient déclaré l’état d’urgence. Cette tempête a causé bien des dommages partout dans l’État. Le club de golf ne fut pas épargné alors que le pin de 65 pieds âgé de plus de 100 ans, surnommé «Eisenhower Tree» depuis les années 60, avait subi de lourds dommages par la glace. Alors qu’il était irréparable et tenait par des câbles d’acier depuis des années, les meilleurs arboriculteurs du pays ont recommandé de le couper.

no2 : Théâtre du dernier albatros


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En ronde finale de l’édition de 2012, Louis Oosthuizen félicite son cadet après avoir exécuté un coup à la perfection depuis l’allée au second trou. Il y a inscrit un rarissime albatros. Le 4e de l’histoire du tournoi.


Photo AFP

Dans la riche histoire du Masters auquel ont participé des milliers de golfeurs depuis 1934, uniquement quatre d’entre eux ont enregistré un albatros. En 1935, Gene Sarazen l’avait réussi en ronde finale au 15e en envoyant son second coup directement dans la coupe depuis 235 verges avec un bois 4. Lors de la première ronde de 1967, Bruce Devlin avait aussi utilisé un bois 4 sur 248 verges au 8e. En 1994, Jeff Maggert a réalisé l’exploit avec un fer 3 sur une distance de 222 verges. Ce qui lui avait permis d’abaisser son score à 75 (+3) en ronde finale et de terminer 50e. Et en 2012, Louis Oosthuizen fut le dernier à réussir cet exploit rarissime, cette fois au 2e fanion. À 253 verges de l’objectif, son coup de fer 4 fut exécuté à la perfection. Ainsi, les quatre normales 5 du parcours sont chacune marquées d’un albatros. Mais dans cette ronde finale, ce n’est pas le coup de Oosthuizen dont tous se souviennent, mais plutôt de celui de son adversaire en prolongation, Bubba Watson. Depuis les aiguilles de pin dans le bois à la droite de l’allée au 10e, à 164 verges de la cible, il avait réussi le coup d’éclat du jour pour ensuite enfiler son premier de deux vestons verts.


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